Bonjour, je m’appelle Julien Kornman et je suis psychopraticien ternaire, formateur, créateur de la chaîne Youtube « Méta Doxas », et explorateur d’une nouvelle discipline encore à bâtir, que je nomme la Doxologie et qui s’intéresse aux mécanismes de la création du sens chez l’être humain.
C’est en tout cas le personnage que je joue ici.
J’ai toujours eu du mal avec les vitrines, les présentations. J’y vois un mélange de narcissisme, de mensonge, de superficialité et de réductionnisme. Ma pratique est à la fois bien plus, bien moins et bien autre que tout ce que je ne pourrais jamais écrire sur mon site. D’un autre côté, c’est la création d’un cadre qui permet la rencontre, et la création d’un récit qui permet le rêve. Vous qui visitez ce site, vous trouverez donc ici l’histoire que je veux vous raconter, et l’histoire que j’espère jouer avec vous si nous nous rencontrons en consultation ou en formation.
Ma mythologie personnelle
La question la plus importante et la plus ancienne de ma vie est peut-être « qu’est-ce que je fais là ? ». La deuxième est sans doute « pourquoi le monde est-il aussi fou ? ». Le reste n’est probablement qu’une longue quête consistant à trouver des réponses satisfaisantes à ces deux questions afin d’éviter la sidération.
Encore enfant, ces questionnements m’ont naturellement amenés vers la religion, et donc vers le catholicisme, puisque c’était la religion de ma culture. J’y ai certes trouvé de beaux récits, et de belles explications, mais le fait de devoir accepter ce qui m’était dit sans pouvoir le questionner a fini par m’orienter vers d’autres chemins.
Je me suis donc intéressé de plus en plus passionnément aux sciences, puis à la démarche scientifique. Je me suis beaucoup enrichi de ces explorations, et l’idée qu’il y avait encore de nombreux mystères à explorer qui n’attendaient que moi pour être découverts était très stimulante. Je n’ai trouvé cependant, là non-plus, pas de réelle réponse ni à ma première question, ni à ma deuxième, mais je me suis tout de même forgé un solide bagage scientifique. J’avais aussi, au départ, la croyance que les « problèmes du monde » que j’identifiais n’attendaient que des solutions théoriques et technologiques pour être résolus. Mais il m’apparaissait de plus en plus que la folie du monde était avant tout une question d’habitudes, de représentations et de croyances qui dépassaient de loin la pure technicité.
Je me suis alors intéressé aux « sciences molles » telles que la sociologie, l’économie, la psychologie, que j’ai choisie pour mes études supérieures, mais j’ai aussi creusé la philosophie, dont l’épistémologie, qui m’a fait prendre encore plus de recul sur les fondements de la connaissance et de la méthode en sciences, et finalement, je me suis passionné pour la politique que j’ai vu comme une réelle opportunité d’explorer et de tester de nouveaux modes de fonctionnement en commun et de nouveaux rapports au monde.
Assez rapidement, je me suis dit que l’exploration théorique de la politique n’était pas suffisante, et je suis passé à la pratique, via le militantisme. Comme à mon habitude, j’ai d’abord été emballé parce que je découvrais, puis j’ai commencé à questionner et à mettre en doutes certaines choses. Je n’ai bien vite pas pu fermer les yeux sur les certitudes indéboulonnables venant de personnes que j’imaginais pourtant ouvertes. J’ai vu aussi des logiques d’opposition et de confrontation qui me semblaient stériles. J’ai donc exploré de nouveaux milieux, en théorie radicalement différents les uns des autres, mais en pratique, je retrouvais au fond à chaque fois les mêmes méta-patterns derrière les comportements de groupe, avec seulement quelques variations, des éléments de langage différents et des adversaires différents.
La découverte de l’aspect plus ou moins universel de certaines attitudes et comportements, et de la parfaite inconscience de ce qui se jouait chez les personnes participant à ces comportements, m’a amené encore vers d’autres terrains. Après tout, étant un être humain moi aussi, je devais bien être touché de la même façon par ces mécanismes profonds et inconscients. Je me suis donc intéressé à la métaphysique, la psychologie évolutionnaire, la mémétique, l’introspection et la déconstruction. C’est aussi à peu près durant cette période que je me suis, par ailleurs, fracassé sur le « problème difficile de la conscience », ou pour le dire autrement, sur l’incapacité du matérialisme à donner une explication satisfaisante, à mes yeux, aux évènements purement phénoménologiques, c'est-à-dire aux évènements liés au fait d’avoir une conscience subjective.
Dans le même temps, je me suis rapproché de milieux dit « spirituels » et de personnes étant engagées dans une forme ou une autre de recherche sur ces sujets là. Il s’agissait d’une thématique pour laquelle je n’avais, pendant longtemps, eu aucune considération, puisque je l’associais simplement à un ensemble de dogmes et de croyances magiques. J’ai cependant pu découvrir qu’il existait des gens ayant à la fois un sérieux bagage scientifique, une capacité évidente à faire preuve d’une grande rigueur intellectuelle, et qui en même temps semblaient très intéressés par des sujets tels que la conscience, la symbolique et le sens profond, caché, hermétique des textes religieux, la conscientisation de son ego, de ses parts d’ombre, et tout un ensemble d’autres thématiques qui me paraissaient de plus en plus compatibles avec mon exploration psychologique et thérapeutique, et même complémentaires de celle-ci. C’est aussi à leur contact que j’ai découvert, dans la douleur je dois bien l’admettre, à quel point ma vie, que je menais essentiellement depuis le début comme une quête intellectuelle, m’avait coupé de ma sphère émotionnelle, intuitive, sensible. J’ai du même coup réalisé les conséquences majeures que cela avait sur mon bien être psychique et sur mes relations avec les autres, et toute les limitations que cela pouvait impliquer en terme d’accompagnement thérapeutique, à une période où je me formais encore.
Comme c’était sans doute prévisible, j’ai aussi fini par être confronté aux risques de repli sectaire, à la quête de toute puissance dans la réalisation spirituelle et la dissolution de l’ego (ce qui n’est paradoxal qu’en apparence), et aux phénomènes d’emprise des gourous charismatiques. Et j’ai découvert au passage qu’avoir des bases scientifiques et ne pas se livrer à des comportements rituels et incantatoires explicites n’était pas du tout une garantie contre ce genre de mécanismes.
Je pourrais aussi mentionner mes explorations de divers milieux alternatifs, principalement des écovillages plus ou moins inspirés de modèles dit sociocratiques, et des écoles Sudbury. À vrai dire j’ai, en quelques années, exploré et intégré, avec plus ou moins de conviction et d’implication, plus de milieux et de sociologies que de nombreuses personnes dans toute leur vie. Et tout comme les découvertes des grands explorateurs lors de la conquête du Nouveau Monde ont amenées à la connaissance du grand public l’existence de cultures incroyablement différentes de tout ce qui était connu jusque là, ce qui a conduit à des questionnements totalement inédits et ouvert la porte au relativisme culturel, mes propres explorations m’ont amenées à mettre à jour des mécanismes si profonds, omniprésents, mais en même temps si subtils et dérangeants pour l’esprit humain, qu’ils restent encore aujourd’hui tout à fait hors du pensable pour l’essentiel des personnes.
J’ai commencé à me livrer à une compilation de ces différentes découvertes sur ma chaîne Youtube, « Méta Doxas », et j’explore différents moyens pour rendre ce savoir aussi accessible que possible, tout en continuant régulièrement à mettre à jour de nouvelles choses. À vrai dire, la plupart de ces trouvailles ne sont pas des créations personnelles ex-nihilo, mais plutôt des découvertes de pensées et d’angles de vue déjà trouvés par d’autres que moi, mais peu connus, ou alors déjà connus, mais dont la portée réelle n’est pas bien saisie, parfois par leurs découvreurs eux-mêmes.
Tout cela m’amène petit à petit à poser les bases théoriques d’une véritable nouvelle discipline que j’ai nommée la doxologie, et qui a pour objet d’étude la nature et les mécanismes profonds de la création du sens chez l’être humain, comme vous avez pu le lire en introduction. Bien évidemment, les implications et applications possibles dans le cadre thérapeutique sont vertigineuses.
Vous qui lisez ces lignes, comprenez que j’aurais pu vous dire que j’ai étudié à Paris X, études que j’ai d’ailleurs arrêtées en début de L3 pour pouvoir pleinement explorer des pistes qui me semblaient bien plus larges et enrichissantes. J’aurais pu vous parler des différents modèles auxquels je me suis formé, et me rattacher à une école de pensée thérapeutique identifiable, alors qu’en réalité j’ai étudié de nombreuses approches, parfois en profondeur, parfois juste en surface, et qu’à vrai dire ma vision actuelle de la thérapie, qui va de toute évidence continuer à évoluer, est aussi beaucoup le fruit de rencontres, de réalisations personnelles, ou de connaissances qui ne semblent, à première vue, pas rattachées à la psychologie.
J’ai longtemps vu cette incapacité à me « rendre identifiable » comme une faiblesse. Je pense aujourd’hui qu’il s’agit de ma plus grande force, et je n’y renoncerais pour rien au monde.
Enfin, pour ce qui est des deux questions du début, et aussi surprenant que cela puisse paraître, je pense avoir enfin trouvé des réponses satisfaisantes, mais aussi paradoxales.
Qu’est-ce que je fais là ?
Ce que je fais là, c’est être et explorer, c’est vivre mon ipséité, et de temps en temps c’est aussi créer des récits pour me trouver des raisons d’être et des buts plus concrets mais plus temporaires afin de ne pas sombrer dans l’angoisse existentielle. Croire qu’il y a véritablement du sens derrière le simple fait d’être n’est qu’une conséquence secondaire de l’expérience typiquement humaine, et n’a pas grand-chose à voir avec le monde et la vie en général. Ce constat, qui peut sembler très angoissant à première vue, peut aussi être incroyablement joyeux et libérateur.
Pourquoi le monde est aussi fou ?
Le monde n’est pas fou, il va très bien, tourne comme il est supposé tourner, et continuera à priori éternellement.
Du coup, pourquoi les gens sont-ils aussi fous ?
Parce qu’ils se demandent ce qu’ils font là.